Trouver son alternance à notre époque peut être un véritable parcours du combattant : concurrence rude, mauvaises informations sur l’alternance, recrutement compliqué…
L’apprentissage, en plein boom, attire des milliers d’étudiants chaque année.
En 2022, chaque entreprise qui souhaite avoir une présence sur internet souhaite avoir un pôle communication et marketing pour pouvoir se positionner sur le marché, et hacker sa croissance.
Savoir communiquer avec ses clients ou encore avec ses employés, c’est un métier et cela requiert des compétences spécifiques.
S’y retrouver (entreprises, aides, CV…)
En 2022 donc, énormément d’étudiants cherchent à faire leur alternance dans le même domaine que moi. Il y a du travail, mais les places sont beaucoup moins nombreuses que les aspirants manager de projet innovants.
Les employeurs potentiels reçoivent des centaines de candidatures, les ressources humaines font face à des tsunamis de CV tous plus attrayants les uns que les autres ; certains poussant le vice e jusqu’à faire des CVs en forme de sac ou encore en forme de palette de maquillage.
Les CV vidéos sont légions sur YouTube, et le logiciel en ligne freemium Canva à rendu le CV graphique accessible à tous. Dans cet exercice, le cv devient le témoin de nos compétences en direct, et un moyen de sortir du lot.
Beaucoup d’entreprises, réticentes à l’idée d’embaucher des jeunes sans beaucoup d’expérience, sont attirées par la formule à cause des salaires intéressants (le SMIC grand maximum) ou des aides à l’embauche que promet l’État français depuis le milieu de la crise Covid.
L’alternance est un bon calcul pour l’entreprise : quoi de mieux que de pouvoir former un étudiant dans son entreprise pour pouvoir l’embaucher ensuite en lui inculquant sa culture d’entreprise et sa méthode de travail ?
Être en apprentissage à presque 30 ans
Même sans ces aides à l’embauche, même avec une étudiante de 30 ans comme moi, l’apprenti n’est pas comptabilisé dans les effectifs. Cela évite de franchir les seuils déclenchant des obligations, telles que la mise en place d’un CSE, le paiement de nouvelles cotisations et contributions sociales, et ainsi de suite.
En ce début d’année,jusqu’à il y a peu, c’était une course contre la montre pour signer son contrat avant la date fatidique du 30 juin 2022, cette date à depuis été repoussée à fin décembre depuis l’annonce du ministre Olivier Dussopt.
De mon côté, j’ai déjà passé six entretiens depuis le début du mois de mars.
Une des entreprises, avec laquelle j’étais en contact par mail, m’a refusé un poste… sur Linkedin, sans la moindre explication. C’est difficile à encaisser, et d’aller de l’avant sans se décourager. Parfois, le manque de considération des étudiants est énorme, malgré leur motivation.
Cependant, la posture du patron peut se comprendre : en tant que professionnel, c’est la même chose que lorsqu’on va faire ses courses : on veut le meilleur “produit” …au meilleur prix.
Souvent, l’entreprise c’est toute la vie d’un patron, il peut donc se montrer extrêmement frileux vis-à-vis de ce pari qu’est l’alternance.
Cependant, cette recherche du “toujours mieux”, de la “perle rare”, dessert beaucoup les étudiants qui ne se retrouvent pas dans cette exigence, quand ils sont au beau milieu de leurs études et sont justement en train d’apprendre ces compétences qu’on leur demande d’avoir déjà acquises.
Les employeurs cherchent des profils très polyvalents capables de réaliser un grand nombre de tâches diverses… Cette liste de compétences peut se révéler oppressante et démotivante pour l’aspirant apprenti, plaçant la barre beaucoup trop haute pour des personnes qui sont encore au stade de l’acquisition de savoir.
Nos formations nous engagent à de la polyvalence et le métier peut prendre des formes variées, cependant la multiplication des tâches et des aptitudes peuvent aussi empêcher de nous spécialiser dans un domaine et d’être pertinents sur le marché du travail une fois sortis de l’école.
L’OPCO et les aides à l’embauche d’apprentis
Les aides à l’embauche d’apprentis ont permis de dynamiser l’emploi des jeunes, en créant un système qui profite à tous : l’étudiant accède à une formation gratuite, gagne un salaire, l’entreprise ne paye pas les frais de formation qui sont financés par l’OPCO…. Le nombre de contrats d’alternance signés en 2021 s’élève à 718 000, soit une hausse de 37% par rapport à 2020.
Cette stratégie est que cela ne profite pas toujours aux étudiants, les employeurs étant toujours plus exigeants face à la mer de profils en recherche, et réticent devant les salaires parfois “élevés” à payer tandis qu’un stagiaire se fait payer 600€ quelle que soit son âge ou son degré d’étude.
Lors de mon dernier entretien, qui s’est déroulé sur une heure, j’ai eu le sentiment d’être analysée et passée au crible par le recruteur. Les missions étaient intéressantes, l’entreprise en pleine évolution, mais quelque chose m’a gênée.
J’ai eu l’impression de postuler pour travailler comme directrice des opérations à la NASA.
25 autres CV traînaient nonchalamment sur le bureau, rappelant sans détour la concurrence à laquelle je faisais face. Passer des entretiens pour trouver une alternance est une traversée du mordor : un pas de travers, avec sur vos épaules, tout votre avenir, et vous finissez aux oubliettes.
Et une fois dans l’entreprise, encore faut-il se faire traiter avec respect et bienveillance par le boss, que l’on soit alternant ou stagiaire. Récemment, une PDG d’entreprise startup dans les compléments alimentaires, Claire Despagne, s’est faite épingler par les internautes suite à des propos problématiques concernant le temps de travail des stagiaires (pas plus de 35h légalement) dans un podcast.
Pour moi, la place n’est pas encore trouvée, mais je sais déjà une chose, c’est que quand j’aurais trouvé, un énorme poid s’envolera et je retrouverais enfin, un semblant de sérénité.
