Dès la rentrée de septembre 2021 les IUT (Institut Universitaire de Technologie) ne proposeront plus de DUT (Diplôme Universitaire de Technologie) ou de Licence professionnelle puisque ces deux parcours fusionnent pour devenir le BUT (Bachelor Universitaire de Technologie).
Plus de 20 ans pour passer du DUT au BUT
Initié en 1998, le processus de Boulogne tend à harmoniser l’enseignement supérieur, principalement dans l’espace européen. Il est notamment à l’origine des crédits ECTS qui sont accordés pour chaque année d’enseignement supérieur (60 crédits ECTS par année validée. Exemple, une licence obtenue conférera à son détenteur un total de 180 crédits ECTS). Il est également à l’origine de l’uniformisation des diplômes dans l’enseignement supérieur, à savoir Licence, Mastère et Doctorat.
Adopté plus largement en France à partir de 2002, il aura donc fallu attendre 2021 pour voir les DUT s’aligner sur le standard commun.
Mais qu’ils se rassurent, ils ne seront pas les derniers. Les BTS (Brevet de Technicien Supérieur) sont toujours bien présents dans leur niveau d’études d’origine : un bac+2.
BUT, une nouvelle appellation mais rien de neuf
Après avoir consulté la nouvelle offre, le BUT, on comprend qu’il s’agit en réalité plus d’un effet de cosmétique de l’offre d’origine, plus que d’une refonte ou amélioration. En effet le BUT qui se déroulera bien sur trois ans, combinera simplement le DUT et la Licence professionnelle. On trouvera une légère évolution sémantique des parcours. Par exemple, les spécialités deviendront des mentions.
Il est donc regrettable d’avoir dû attendre plus de 20 ans juste pour ça. On aurait pu imaginer une refonte plus importante de l’offre des Instituts Universitaires Technologiques pour repenser la formation plus en profondeur.
un Bachelor ou une Licence ?
Avant toutes choses, il faut savoir que bons nombre d’écoles privées, et c’est notamment le cas de DBS – Digital Business School, qui proposent leurs propres formations de niveau bac+3 ne peuvent pas les appeler Licence. La licence étant une appellation déposée et contrôlée par l’enseignement supérieur.
Pour ce faire, il faut être intégré dans un complexe processus de certification par le ministère de tutelle.
Pourtant, ces dernières afin de pouvoir proposer une formation de niveau 6, reconnue de niveau bac+3/4 sont soumises à un processus de certification encadré par l’Etat. Tout cela s’organise sous le contrôle de France Compétences, organisme étatique sous la tutelle du ministère en charge de la formation professionnelle.
Qu’à cela ne tienne, ces mêmes écoles se sont orientées vers une appellation commune, et internationale, le Bachelor. Ce dernier étant d’ailleurs proche de termes utilisés dans la plupart des pays (Baccalauréat ou Bachelier. Le terme de Licence n’étant utilisé qu’en France).
Pourtant, et d’aussi loin que je me souvienne, le terme de Bachelor est malmené par bon nombre d’acteurs de l’enseignement public en arguant le fait que le Bachelor n’est pas une licence et n’octroie pas de compétences, ou qualification. En réalité, ce terme étant une appellation commerciale et d’affichage, il suffit ensuite de consulter et/ou de se faire expliquer la reconnaissance.
Pour ma part, cette attitude est en partie liée à l’héritage de la vision de l’enseignement professionnel qui était mal vu il y a quelques années. En revanche, c’est aujourd’hui un enseignement bien plus plébiscité par les entreprises dans le cadre de leurs recrutements.
Dès lors, il est amusant de voir que les IUT aient porté leur choix d’appellation vers le terme Bachelor, tout en indiquant que ce dernier conférera tout de même le grade de Licence.
du DUT vers le BUT, une évolution nécessaire
Malgré le regard critique que je porte à cette évolution de l’offre des IUT, il n’en reste pas moins que je la trouve essentielle.
Dans un souci d’accompagnement et de formation adaptée au marché de l’emploi, le bac+3 est essentiel. Il suffit d’observer les rémunérations proposées dans les offres de postes nécessitant un bac+2 : le SMIC. Dès lors, on se demande si faire 2 ans d’études est bien nécessaire pour ce niveau de rémunération.
De plus, que l’on souhaite rejoindre une grande entreprise française, ou bien s’expatrier à l’international, le bac+3 et ses 180 crédits ECTS sont essentiels pour l’employabilité. C’est en effet le premier niveau d’études supérieurs reconnu à l’internationale.
Ainsi, intégrer directement les étudiants dans des parcours qui les mèneront à ce niveau d’études est une évolution nécessaire et qui aura, à n’en pas douter, un impact fort sur les carrières professionnelles des futurs diplômes des BUT.
De son côté DBS – Digital Business School, comme mentionné plus haut dans l’article, propose de son côté 8 Bachelors. Chaque programme en 3 ans et accessible post-bac et post-bac 2, a été conçu dans une logique professionnelle et de montée en compétences d’année en année. Une cohérence évidente.
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