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Les NFT : nouvelle technologie révolutionnaire ?

Temps de lecture : 5 minutes

En octobre 2021, le monde entier apprend que le groupe Facebook change de nom et devient Meta. 

Au début, j’ai juste pris ça pour un changement de nom dû aux caprices de son créateur, Mark Zuckerberg. Mais il semblerait qu’encore une fois, l’homme derrière le plus gros réseau social mondial soit encore allé dans le futur avant tout le monde … le monde, qui vient de mettre un premier pas dans sa propre virtualité, le Metavers. 

Ultra-connectés, nous allons vers la vie dans un univers en ligne. Le metavers n’est actuellement qu’une sorte d’internet du futur, ou l’ont accède grâce aux casques de réalité virtuelle tels que Oculus ou le casque VR de Samsung. Mais le futur nous promet une tout autre réalité : bientôt, grâce à des casques de plus en perfectionnés, nous pourrons entrer dans le metavers et jouir d’une réalité virtuelle englobante dans laquelle nous pourrons jouer aux jeux, et ainsi échanger des items et les monnayer… 

Un soir, alors que je scrolle sur mon téléphone, branchée à Instagram, une publicité me passe devant les yeux : « gagnez des millions en quelques heures c’est simple ! Investissez dans les NFT ! ».

NFT ? Qu’est-ce que c’est ? 

Je ne fais pas attention, avec le nombre d’arnaqueurs et de vendeurs d’espoir sur internet, on est vite tenté de croire n’importe quoi. 

Et pourtant, ce mot, « NFT » va continuer à me passer devant les yeux jusqu’à ce que je commence à m’y intéresser pour de vrai et à me renseigner sur Google.  Et là, ce que je découvre me laisse ébahie : des artistes du numérique se font des millions avec de petites icônes qu’ils revendent à prix d’or sur le net. Il est difficile de comprendre facilement ce qu’est un NFT, à quoi ils servent et pourquoi ils sont aussi dangereux. Je vais donc tenter de vous l’expliquer simplement …

UN NFT, pour « Non Fungible Token » (jeton non fongible) est un jeton, une donnée numérique émise sur la blockchain, non fongible, c’est-à-dire que chaque entité est unique et ne peut être reproduite. Ces jetons non fongibles sont donc représentés, rattachés à des œuvres d’art numérique, ou du contenu audio, vidéo… n’importe quelle donnée numérique qui puisse rendre unique le jeton. 

Chaque bloc de la blockchain a une valeur différente car plus une cryptomonnaie est minée, plus elle est rare et difficile à trouver, et plus elle prend de la valeur. C’est ce qui fait que le NFT, rattaché à cette blockchain, permet d’assurer une valeur toujours plus forte aux données numériques auquel il est rattaché.  Si l’objet numérique est unique, sa valeur peut prendre des proportions gigantesques. Cela a par exemple été le cas du premier tweet de Jack Dorsey, le créateur de Twitter : « just setting up my twttr », a été vendu à plus de trois millions de dollars.

Les NFT artistiques sont souvent basés sur la blockchain Ethereum.

En effet, le prix du bitcoin et son modèle de traitement ne sont pas très avantageux pour les NFT, c’est pourquoi ils sont souvent basés sur cette cryptomonnaie. 

L’art est un marché existant depuis toujours, cependant l’échange et la monétisation des œuvres repose sur leur vente dans le monde réel et leur reproduction frauduleuse peut être facilement réalisé et difficilement identifiable et repérable. Avant, les artistes comptaient sur l’achat dans des ventes aux enchères ou dans des galeries, et la valeur numérique de ces dernières était nulle car il s’agissait que d’une simple représentation de leur œuvre. Avec la technologie NFT, l’art devient sûr, accessible mondialement, chaque jeton rattaché à un œuvre étant crypté et « frappé » numériquement. Pour les artistes, cette révolution est très importante car avec la digitalisation de notre société et l’avènement d’une conscience entièrement plongée dans un univers digital (le metavers), les œuvres numériques sont le futur. 

Quel intérêt d’acquérir une des baskets de collection à 1500€ la paire et ne jamais les porter pour ne pas les abîmer, alors que pourriez les porter dans un metavers sans jamais qu’elles ne perdent de leur valeur et n’en fasse qu’en gagner ? 

L’industrie de l’art et de la mode a bien compris cette controverse.

Et c’est pourquoi, en décembre 2021, Mason Rothchild, un créateur de Los Angeles, a vendu une centaine de « MetaBirkin », pour pas moins de 790,000€.  Le prix dans la réalité d’un sac Birkin Hermès, haute maison de couture française, peut atteindre 500,000€ si l’édition le justifie. La version numérique se vend bien moins chère et est éternelle. 

Vous ne possédez pas de Birkin dans la réalité mais vous en avez un dans le metavers ? C’est le futur. Des marques comme Balmain ou encore Nike ont commencé à s’introduire dans l’univers des NFT, pour proposer des produits numériques. 

Cependant, la maison Hermès a montré les dents en accusant le créateur de porter atteinte à sa propriété intellectuelle. Plusieurs problèmes se posent avec les NFT : 

  • Tout objet issu de la réalité pourra être « copié » dans le metavers sans qu’aucun frein légal ne soit, pour le moment, mis en place.
  • Hermès, qui pour le moment préfère tabler sur les sacs tangibles et bien réels, « créé par main d’homme », a bien raison de mettre en garde le créateur, et pourra peut être un jour, récupérer une partie des profits ou racheter tous les Metabirkin pour les faire disparaître. Cependant, même si les MetaBirkin ne sont qu’une représentation visuelle d’un sac certifiant l’authenticité du NFT, ils restent des copies, des contrefaçons. 

Si certaines œuvres sont « frappées » sur la blockchain Ethereum, il est tout à fait possible de retrouver des copies pratiquement identiques liées à une autre blockchain de cryptomonnaie, par exemple Solana (SOL), générant des ventes du même montant que sur Ethereum suite à un fort intérêt pour la cryptomonnaie Solana. Une contrefaçon Solana d’un des « punk » présents sur Ethereum a donc ainsi été achetée 257,000€. 

Peut-on réellement parler d’art et de créativité si les œuvres sont copiées collées d’une blockchain à une autre ? Ou d’une réalité à une autre ? 

Ce qui nous amène au problème suivant :

Si la cryptomonnaie est une technologie révolutionnaire qui ne nécessite pas le contrôle d’un État ou d’un gouvernement, elle est largement manipulable et volatile. Sa valeur est changeante et la valeur des œuvres rattachée à cette cryptomonnaie le sera aussi. Le marché des NFT est donc à prendre avec beaucoup de précautions, il est possible de se faire énormément d’argent mais aussi de tout perdre en quelques minutes. 

Pour finir, le minage de cryptomonnaie, et donc par extension la technologie NFT, est extrêmement énergivore. 

Chaque transaction de Bitcoins aurait une empreinte carbone de 122 kg de CO2. 

Chaque jeton nécessite un calcul complexe pour être découvert, et ces calculs sont réalisés grâce à des appareils technologiques puissants, qui tournent h24 et consomment énormément d’énergie. 

La blockchain sur laquelle est « frappé » le NFT, que cela soit Ethereum ou Solana, nécessite la mise sous tension d’un nombre très élevé de serveurs et produit forcément des émissions de gaz à effet de serre importante, et un épuisement des ressources d’énergie fossiles, précipitant le monde réel dans les problèmes environnementaux.

Pour éviter un tel scénario, il est important que les nouvelles technologies tels que le métavers ou les NFT puisent leurs ressources au maximum dans des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire ou encore la géothermie. 

Certaines sociétés innovantes, comme la société Crusoe, profitent déjà par exemple de l’énergie produite par le gaz méthane afin de transformer directement cette énergie en actif, alliant la technologie des cryptomonnaies avec la problématique écologique. 

Sans faire attention, nous pourrions bien nous retrouver un jour, encapsulés, branchés au métavers, dans un monde détruit par l’avancée de nos propres technologies. Cela vous rappelle forcément le film Matrix sorti dans les années 2000, ou l’humanité, plongée dans la matrice, sert de source d’énergie aux machines, asservie et totalement ignorante de sa condition. 

Pour éviter un tel scénario, il est important de garder les pieds dans le monde réel et d’éviter de le polluer. 

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