École De Commerce en Alternance

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Réseaux sociaux…mais pas trop !

Temps de lecture : 4 minutes

Des études montrent une détérioration de la santé mentale des jeunes due à la généralisation de l’usage des réseaux sociaux. Bien sûr, ces réseaux sociaux sont utiles et sont rentrés dans les moeurs, bien sûr, nous sommes très heureux de former nos étudiants à l’usage que l’on peut en faire notamment en communication digitale, en marketing digital ou en e-commerce, mais il convient d’être de plus en plus précautionneux sur leur utilisation, notamment dans l’enfance et la pré-adolescence.

Une pression inédite

Les chiffres parlent d’eux mêmes : 58% des français déclarent avoir leur mobile 24/24h avec eux, 41% des français déclarent le consulter même au milieu de la nuit, et 7% des français répondent à leurs messages dans leur lit, quitte à se réveiller pour cela. Et dès le réveil, de nouveau le smartphone : 48% des 18-34 ans ont pour réflexe de le consulter immédiatement.

Et il semblerait que cela génère des troubles non seulement du sommeil mais aussi des anxiétés diverses. Car le téléphone, et les usages que l’on en fait, vont impacter la personnalité. J’en parle dans mon cours introductif du panorama de l’ebusiness. J’évoque les transformations sociétales et individuelles reliées à l’usage du smartphone, mais il convient de compléter ce que je dis en cours par ce qu’en disent les médecins psychologues. 

D’abord, les réseaux sociaux sont des espaces de comparaison sociale, avec des photos que l’on va créer pour se créer une identité spécifique, conforme aux attendus sociaux, voire sublimant sa personnalité réelle pour faire pâlir de jalousie son environnement proche.

Il y a cette mise en scène du soi qui parfois travestit le “moi” réel. On est donc double. Pas évident d’avancer dans la vie quand on est deux pour le prix d’un… 

Rapport au soi : que disent les médecins ?

Les médecins disent que le rapport au soi est fragilisé, mais ce n’est pas tout. Le rapport à l’autre l’est aussi. L’autre essaye aussi de se montrer à son avantage. Une concurrence pour l’apparence naît ainsi, avec le narcissisme au cœur de “l’échange” voulu avec ses contacts.

Si l’autre est mieux que soi (plus beau physique, plus belle silhouette, plus de popularité), alors l’autre va gagner une bataille virtuelle des égos, et l’égo supplanté va se désagréger, va se renfrogner. Et cela peut aller assez loin. Jusqu’à la dépression.

Deuxième petit souci sur les réseaux sociaux : le FOMO. Pour fear of missing out. Qu’est ce que c’est FOMO ? la peur de louper quelque chose. On a peur de ne pas en être. D’un concert, d’une soirée, d’un pique nique…On veut être sûr que l’on ne rate pas ce que des membres de notre communauté font. Il y a une soirée chez Simone ? Je veux y être et me prendre en selfie chez elle pour montrer que je faisais partie des “happy few”. Mais si je ne suis pas chez Simone et que je vois que mes amies Jessica et Carrie y étaient, je me sens mal d’être exclue. Et là encore, ce phénomène de rejet peut mener assez loin. La dépression encore.

Troisième élément. Les jeunes qui savent qu’ils ne sont pas populaires dans la vie réelle, et qui vont se créer une vie virtuelle pour combler ce manque. Mais qui, à terme, redeviennent impopulaires dans la vie virtuelle. Autrefois, Joe recevait des interactions, était followé, liké, etc… mais depuis quelque temps, il est supplanté sur son sujet de prédilection par Bob et son nombre de followers ne fait que décroitre. La reconnaissance sociale de Joe s’effondre, et la monnaie affective qu’étaient les likes, les followers et le reste disparait. C’est un véritable krach de popularité qui là encore (et parce que ça va très vite) peut amener à la dépression.

Les médecins plaignent les jeunes car “ils n’ont plus le droit d’être moyens” (Laurent Pinel, psychiatre).

Mal-être des jeunes: les dégats du covid

Et alors, face à ce mal être qui – je le répète – peut tourner mal, il n’y a qu’une solution : priver le jeune de son smartphone, pour pouvoir réintroduire des activités partagées sans écran dans son quotidien.

Alors, vous me direz : pourquoi écrire à ce sujet ? 

Lors d’une discussion avec une étudiante, je me suis rendu compte que le Covid avait encore plus “enfermé” les jeunes dans leur logique sociale. La jeune femme me disait qu’elle était restée 45 jours dans sa chambre sans sortir (alors qu’elle avait un jardin chez elle).

Et que faisait-elle pendant ses journées (à part les visio pour étudier) ? Elle était sur Insta et sur Tiktok. Ça représentait des heures et des heures quotidiennes devant son écran de mobile !

Le Covid a renforcé la dépendance des jeunes aux smartphones et a attisé les anxiétés. Ce faisant, cette période a augmenté le repliement des jeunes sur eux-mêmes.

Deux chercheurs américains (Jean Twenge et Jonathan Haidt) ont d’ailleurs constaté dans leurs études auprès des jeunes américains des modifications comportementales. Moins de rencontres et moins de rapports sexuels pour les 18-25 ans par rapport à la génération précédente. Ainsi qu’un plus grand nombre d’états dépressifs et de solitudes “voulues”.

Ces deux penseurs accusent nommément les géants du web qui, disent-ils, « ont consciemment rendu la vie en ligne plus laide, plus rapide, plus polarisée et plus apte à inciter au mécanisme de promotion personnelle par l’humiliation des autres.”

Et ceci, du fait de la globalisation est un phénomène mondial. Tous les étudiants de la terre entière sont susceptibles d’être touchés par cet état.

Le classement PISA qui note justement l’implication des jeunes dans les études montre que depuis l’avènement des réseaux sociaux globaux (entre 2008 et 2012), le sentiment de solitude explose à l’école, et ce partout dans le monde.

Bien sûr, il convient d’être juste. Les réseaux sociaux, c’est aussi de la connaissance, c’est aussi de la communication, mais tout le sujet de cet article est de vous inviter à prendre la distance nécessaire avec cet outil qui ne peut prendre le dessus sur la réalité de votre vie. Conseil de vieux c*n 🙂

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