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Est-ce la fin du modèle économique de la publicité online ?

Temps de lecture : 4 minutes

Un cookie ? Vous ne suivez pas les “Parlez-vous le digital ?” de Daniela ? Oui, vous savez, ce petit fichier informatique qui collecte les données de navigation, et que vous pouvez choisir d’accepter ou de refuser quand vous entrez sur un site internet. Et bien, ce 1er avril 2021, il va y avoir de la nouveauté. L’usage des cookies va être encore plus encadré par l’autorité administrative nationale qui veille sur la conformité des données récoltées, la CNIL. Il y a fort à parier que les professionnels de la publicité digitale vont en pâtir. Petit retour sur l’histoire du contrôle des données et état des lieux autour de la récupération des données.

Des cookies indigestes depuis le début ?

L’utilisation des cookies dans les ordinateurs, ça date des années 1990. A l’époque, deux ingénieurs, Lou Montulli et John Giannandrea pour ne pas les citer, ont eu l’idée de les introduire dans les ordinateurs pour créer une trace des différentes visites d’un client sur le web pour acheter un même produit, et garder une trace de son panier d’achat. Très rapidement, ces petits logiciels sont intégrés dans Netscape puis Internet Explorer, et, à l’époque, acceptés par défaut dans les paramètres des navigateurs.

Bien qu’il y ait eu quelques contestations à l’époque, on peut dire que globalement, le cookie a été accepté par la communauté informatique, et aucune règle pour contraindre leur utilisation n’a véritablement été mise en place à l’époque. Donc les cookies ont proliféré.

La révolte européenne du cookie

En Europe, en 2009, une directive européenne dite “ePrivacy” concernant la vie privée et les communications électroniques est mise en place. Cette directive pose le principe d’un consentement préalable de l’utilisateur avant le stockage d’informations sur son ordinateur ou l’accès à des informations déjà stockées sur celui-ci. Des règles qui ont été transposées dans le droit français à l’article 82 de la Loi Informatique et Libertés. Le premier jalon était posé.

Il y en a eu un deuxième avec le RGPD. Cette deuxième directive européenne a apporté des précisions sur la notion de consentement : « toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement« . En gros, le consommateur européen doit consentir à laisser ses données, donc autoriser la mise en place de cookies.

Bien sûr, cette disposition ne pouvait plaire aux acteurs du e-commerce qui ont porté l’application de cette directive devant la justice. Mais l’affaire judiciaire n’allait pas en rester là.

Les cookies walls ne peuvent pas être totalement bannis

Des associations professionnelles de médias, de publicité et du commerce en ligne se sont donc alliées pour défendre l’installation des cookies publicitaires, estimant que les sites respectaient la législation en vigueur lorsqu’ils refusaient d’afficher leurs contenus quand l’internaute n’autorisait pas le dépôt de cookies sur son terminal.

Si elles défendaient cette vision du RGPD, c’est – pensaient-elles – que le visionnage d’une publicité est la contrepartie de l’accès à un contenu gratuit. En juin 2020, le Conseil d’Etat tranche en faveur des médias et publicitaires : la Commission ne peut pas interdire totalement les cookies walls et doit donc revoir ses lignes directrices.

Et donc, la Commission européenne reprend son texte et établit que les internautes doivent consentir à ce dépôt par un « acte positif clair », comme le fait de cliquer sur le bouton « j’accepte » dans une bannière. Un site ne peut pas renvoyer au paramétrage du navigateur pour collecter le consentement de l’utilisateur, précise la Commission.

En pratique, la CNIL conseille que cette interface ne comprenne pas seulement un bouton « tout accepter » mais aussi un bouton « tout refuser ».

Par ailleurs, l’internaute doit pouvoir retirer son consentement facilement et à tout moment. Car refuser les cookies doit être aussi aisé que de les accepter, et le consommateur doit être informé des finalités des cookies avant de consentir à leur acceptation.

Bref, cette décision explique le b***l actuel quand on rentre sur un site où il faut tout cocher ou tout décocher, pour pouvoir accéder au contenu qui nous intéresse.

Un cookie, des cookies

Dans le fameux cookie wall, l’utilisateur va pouvoir être tracé par plusieurs types de cookies.

Il est important de les identifier pour bien comprendre, car ils ne sont pas régis par les mêmes normes.

Les premiers, les cookies dits « nécessaires », permettent d’enregistrer des informations entre deux consultations d’un même site web sur un même appareil. Ils permettent d’enregistrer des identifiants de connexion, de garder en mémoire les préférences de présentation du site, ou de se rappeler du contenu d’un panier d’achat… Ils ne requièrent pas de consentement de la part de l’utilisateur car ils sont considérés comme nécessaires à la fourniture d’un service.

Les seconds, les cookies « first-party » ou « internes » sont déposés par le site consulté. Ils peuvent être déposés en plus des cookies nécessaires et être utilisés pour collecter des données personnelles, suivre le comportement de l’utilisateur et servir à des finalités publicitaires.

Enfin, il y a les cookies « third party » ou « tiers ». Ce sont tous les cookies qui ne sont pas générés par l’opérateur du site mais par un tiers utilisant des publicités. Ils sont déposés par ou pour un site B sur un site A. Cela permet au site B de voir quelles pages ont été visitées sur le site A par un utilisateur et de collecter des informations sur lui. C’est bien sûr un outil marketing puissant pour générer de la publicité ciblée.

Les cookies de mesure d’audience par exemple sont exemptés des obligations de consentement, pourvu qu’ils produisent des données statistiques anonymes. Les cookies qui limitent l’accès gratuit à un échantillon de contenu, ou ceux qui permettent de garder en mémoire le panier d’achat.

L’avenir du cookie

Clairement, on arrive au moment où se pose la question de la disparition pure et simple du cookie. Google, on pourrait se dire de manière assez surprenante, se joint à ce point de vue. Dans le cadre de son programme « Sandbox Privacy« , l’entreprise californienne investit sur la méthode des « Federated Learning of Cohorts » pour proposer aux annonceurs des segments d’audience établis par Chrome, en fonction des habitudes de navigation des internautes. Bien sûr, s’ils y arrivent, cela renforcera le pouvoir publicitaire de Google sur internet. Donc au détriment de tous les autres acteurs d’internet.

Bref, on n’a pas encore fini d’entendre parler du cookie… en tout cas, pour le moment.

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